La fiscalité en LMP
Qu’est-ce que le LMP ?
Le statut de Loueur Meublé Professionnel (LMP) s’applique aux propriétaires qui louent des biens meublés et dont les revenus locatifs dépassent 23 000 € par an ET représentent plus de la moitié des revenus professionnels du foyer fiscal. Si vous remplissez ces deux conditions, vous êtes automatiquement considéré comme un LMP. Sans l’une de ces 2 conditions, vous êtes LMNP et vous pouvez aller voir la fiscalité du LMNP dans cet article.
Imposition des revenus locatifs
Les revenus du LMP sont imposés dans la catégorie des BIC (Bénéfices Industriels et Commerciaux). Voici comment cela fonctionne :
- Déduction des charges : Vous pouvez déduire un certain nombre de charges de vos revenus locatifs, les même qu’en LMNP :
- Intérêts d’emprunt pour l’achat du bien.
- Frais de gestion, de réparation, et d’entretien.
- Assurances, taxes foncières, et charges de copropriété.
- La CFE (Cotisation Foncière des Entreprises), qui elle, n’existe pas en LMNP.
- Amortissement du bien (généralement 4 % de la valeur du bien par an) et des meubles (environ 10 % à 20 % par an).
L’amortissement consiste à répartir le coût d’un bien sur plusieurs années, ce qui permet de réduire vos bénéfices imposables chaque année.
Par exemple, si vous déclarez un bénéfice net de 10 000 €, et que vous êtes dans une TMI de 30 %, vous paierez environ 4 720 € d’impôts (30 % + 17,2 %).
Régime social et cotisations
En tant que LMP, vous êtes affilié au régime des indépendants (SSI). Les cotisations sociales représentent environ 41 % de vos bénéfices nets. Les bénéfices nets correspondent à vos revenus locatifs après déduction de toutes les charges, mais avant déduction de l’impôt sur le revenu (TMI) et des prélèvements sociaux.
En tant que LMP, vous cotisez au régime des indépendants (SSI). Cela signifie que vous participez à un système de sécurité sociale qui vous ouvre des droits, notamment pour la retraite et la couverture santé. Ces cotisations, d’environ 41 %, sont calculées sur le bénéfice net de votre activité locative, c’est-à-dire après déduction de vos charges.
Par exemple, si après déduction des charges (intérêts, amortissements, etc.), vous avez un bénéfice net de 20 000 €, vous paierez environ 8 000 € de cotisations sociales au SSI. Ces cotisations vous ouvrent droit à la retraite, à la couverture santé, et à d’autres prestations sociales.
Fiscalité lors de la revente
Lorsque vous vendez un bien sous le statut de Loueur Meublé Professionnel (LMP), la fiscalité est plus complexe que pour un investissement en LMNP. La plus-value (la différence entre le prix d’achat et le prix de vente) est divisée en deux parties : la plus-value court terme et la plus-value long terme.
Plus-value court terme
La plus-value court terme correspond aux amortissements que vous avez déduits au fil des années. Ces amortissements sont réintégrés dans le résultat de votre activité lors de la revente, et sont imposés comme des Bénéfices Industriels et Commerciaux (BIC).
En d’autres termes, les amortissements que vous avez déduits viennent augmenter vos revenus lors de la vente. Arrivé là, on revient dans le schéma de l’imposition des revenus locatifs. Déductions des charges puis vous paierez les cotisations sociales (environ 41 %) sur ce bénéfice net, puis l’impôt sur le revenu (selon votre tranche marginale d’imposition) et enfin les prélèvements sociaux de 17,2 %.
Par exemple, si vous avez amorti 50 000 € sur un bien, ces 50 000 € seront ajoutés à vos revenus imposables au moment de la revente. Si vous n’avez pas suffisamment de charges pour venir diminuer ce montant alors vous paierez environ 20 500 € de cotisations sociales (41 %) et l’impôt sur les 29 500 € restants selon votre tranche d’imposition, plus les prélèvements sociaux de 17,2 %.
Plus-value long terme
La plus-value long terme correspond à la différence entre le prix d’achat et le prix de vente, diminuée des amortissements déjà déduits. Cette partie bénéficie parfois d’un abattement de 10 % par an à partir de la 5e année, mais uniquement si vous cessez votre activité de LMP ou si la cession entre dans le cadre de la vente d’une entreprise. Dans les autres cas, comme pour les biens non professionnels, c’est le régime des plus-values immobilières des particuliers qui s’applique : exonération d’impôt après 22 ans de détention et exonération des prélèvements sociaux après 30 ans.
Par exemple, si vous vendez un bien pour 300 000 € alors que vous l’avez acheté pour 200 000 €, et que vous avez amorti 50 000 €, la plus-value long terme sera calculée sur 100 000 € (300 000 — 200 000). Si vous détenez le bien depuis 10 ans, vous n’aurez pas droit à l’abattement de 50 % dans le cadre classique, et vous serez imposé selon le régime des plus-values immobilières des particuliers, à moins que vous ne cessiez votre activité de LMP.
Le LMP : à qui s’adresse ce statut ?
41 % de SSI, ça a quand même un gros impact. C’est pourquoi il est important de trouver un avocat fiscaliste ou un bon comptable fiscaliste spécialisé en immobilier. Le LMP pourrait être intéressant si vous avez une imposition personnelle importante. Mais cela est vrai seulement si vous pouvez aussi générer suffisamment de charges pour créer un déficit comptable. Ce déficit pourra alors être reporté sur votre fiscalité personnelle, réduisant ainsi vos impôts. Toutefois, pour que ce soit réellement avantageux, vous devrez être capable de maintenir ce déficit sur plusieurs années.
C’est pourquoi il est d’abord important de savoir quels sont ses objectifs en terme d’investissement. C’est un sujet qu’on aborde dans ce guide que vous pouvez aller voir.
Vous pouvez également aller voir les autres articles sur les différents régimes fiscaux en immobilier tels que les SCI ou plus simplement sur les revenus fonciers. Vous aurez ainsi toutes les cartes en main pour déterminer quel régime fiscal est le plus avantageux pour vous.